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Les raisons de la persécution politique de la famille Khrapunov

L’événement déclencheur de la persécution de ma famille par le président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaev fut le mariage de mon fils Illiyas Khrapunov avec Madina Abliazova, fille de l’adversaire politique de Nazarbaev Moukhtar Abliazov, le 16 septembre 2007 à Almaty
1 décembre 2017

L’événement déclencheur de la persécution de ma famille par le président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaev fut le mariage de mon fils Illiyas Khrapunov avec Madina Abliazova, fille de l’adversaire politique de Nazarbaev Moukhtar Abliazov, le 16 septembre 2007 à Almaty.

Si auparavant les familles Abliazov et Khrapunov avaient vécu en sécurité, ce ne fut plus le cas après les deux cérémonies de mariage — l’une à Almaty pour les parents, le 16.09.2007, l’autre à Genève (Suisse) pour les amis, condisciples et autres invités du jeune couple, le 22.09.2007.

Pendant les préparatifs de la cérémonie d’Almaty, après l’envoi des faire-parts, Viktor Khrapunov reçut des coups de téléphone de plusieurs de ses collègues du gouvernement qu’il avait invités au mariage. Ils s’excusèrent de ne pas pouvoir venir, expliquant que des membres de l’entourage de Nazarbaev leur avaient recommandé de « ne pas se faire remarquer » au mariage Khrapunov-Abliazov, car leur présence pourrait mettre le président en colère.

Malgré cela, plusieurs membres du gouvernement ainsi que des représentants de la famille du président Nazarbaev se sont rendus au mariage à Almaty, afin de se faire une impression « de première main » et la rapporter au chef de l’État.

Pendant le mariage, les convives ironisèrent sur le fait que Viktor Khrapunov, qui était alors ministre des Situations d’urgence, devait se préparer à tomber en disgrâce car il était désormais lié par des liens familiaux avec le banquier Moukhtar Abliazov, opposant politique du président.

Et c’est exactement ce qui allait se passer. Peu après le mariage, dès le début du mois d’octobre 2007, le premier ministre Karim Masimov organisa au sein du gouvernement un complot contre son ministre des Situations d’urgence Viktor Khrapunov.

La première mesure prise en ce sens par le premier ministre fut son refus d’attribuer le statut de Programme d’État au « projet de développement des services de secours à la population lors des situations d’urgence », qui avait été élaboré par le ministère des Situations d’urgence sous la direction de V. Khrapunov.

Peu après, le budget attribué au ministère des Situations d’urgence pour faire l’acquisition d’équipements anti-incendie déjà commandés a été réduit.

Puis le premier ministre K. Masimov s’opposa au paiement d’un avion bombardier d’eau qui avait été commandé par le ministère.

Il apparaissait clairement, au vu de toutes ces décisions, que K. Masimov s’était donné pour but de mettre le ministère des Situations d’urgence au chômage technique — et cela, alors que la possibilité que le pays soit frappé par des catastrophes naturelles était réelle.

La tension artificiellement créée par le premier ministre K. Masimov autour du ministre des Situations d’urgence V. Khrapunov s’accompagnait, en parallèle, d’une campagne de dénigrement lancée à son encontre dans les médias contrôlés par le clan Nazarbaev.

Le président était déterminé à ternir la réputation de Viktor Khrapunov — un dirigeant qui, au cours des sept années précédant le déclenchement de cette campagne, avait été systématiquement désigné à la première place du classement annuel « Meilleur Akim (maire) du pays ».

Au vu de ces actions déloyales du président Nazarbaev, qui avait décidé de détruire par l’entremise de son premier ministre la longue carrière de Viktor Khrapunov au service de sa patrie, ce dernier estima qu’il lui était devenu impossible de continuer de travailler au sein de l’équipe gouvernementale de Karim Masimov, un homme dénué de scrupules qui se conduisait comme la marionnette ou, plus précisément, comme l’exécutant des basses œuvres du président Nazarbaev.

Le 29 octobre 2007 au matin, Viktor Khrapunov adressa au président de la République du Kazakhstan N. Nazarbaev une lettre l’informant de sa démission de son poste de ministre des Situations d’urgence.

Il eut ensuite un entretien avec Noursoultan Nazarbaev. Celui-ci joua au bon samaritain : les événements allaient montrer que ce n’était qu’un rôle de composition. Il proposa à Viktor Khrapunov divers postes directement subordonnés à sa personne, mais Viktor Viatcheslavovitch ne s’y laissa pas prendre. Il demanda au président d’accepter sa démission, en prétextant des problèmes de santé.

Après son entretien avec Nazarbaev, Viktor Khrapunov rencontra le premier ministre Masimov, qui lui apprit la tenue le jour même, le 29 octobre 2007, d’une session de la Commission gouvernementale. À cette occasion, expliqua le chef du gouvernement, il allait annoncer la démission de Khrapunov aux autres membres du cabinet des ministres.

Karim Masimov ajouta « délicatement » qu’il allait devoir le critiquer lors de cette réunion, car celle-ci serait diffusée par la chaîne de télévision Khabar (affiliée à Nazarbaev). Il proposa donc à Viktor Viatcheslavovitch de ne pas s’y rendre, arguant qu’il lui serait malaisé de le critiquer en sa présence.

Mais Viktor Khrapunov étant un homme de principes, il décida de venir à cette session de la Commission gouvernementale pour pouvoir répondre directement aux critiques de Masimov.

Durant la réunion, comprenant sans doute toute l’absurdité des accusations qu’il avait préparées, Karim Masimov n’osa pas déverser sur Khrapunov, en sa présence, toutes les infamies montées de toutes pièces destinées à le discréditer.

Il allait par la suite confier cette tâche à l’un de ses protégés, Marat Beketaev — un homme dont il allait assurer l’avancée dans la carrière jusqu’à le nommer ministre de la Justice du Kazakhstan —, ainsi qu’à quelques autres de ses créatures.

L’épisode de la session de la Commission gouvernementale suffit à convaincre Viktor Khrapunov de prendre une décision définitive : il ne travaillerait plus jamais sous les ordres de Noursoultan Nazarbaev, cet hypocrite qui dit une chose, en pense une autre et en fait encore une troisième, ce milliardaire corrompu qui dirige le Kazakhstan en foulant aux pieds les intérêts du peuple et en multipliant les intrigues de palais.

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